Association des décoratrices et décorateurs de cinéma

Un art director héros de cinéma

A voir, à lire, à écouter | 21/07/2013

LE JOUR DU FLÉAU, JOHN SCHLESINGER (1975)
Avec Donald Sutherland, William Atherton, Karen Black.

Multidiffusions sur TCM, disponible en DVD.

Rarissime ! Un film dont le personnage principal est un décorateur de cinéma ! Un art director pris dans la machine hollywoodienne montrée dans toute sa splendeur, et aussi toute sa décadence.
Décorateur, voilà bien une profession ignorée des scénaristes quand ils racontent les coulisses de la "dream factory", les espoirs et les désillusions des aspirants à la gloire.

Avec Le Jour du fléau, pour une fois le point de vue choisi n’est pas celui d’un personnage de jeune actrice en galère (Une étoile est née, Mulholland drive), ni celui d’un producteur sans scrupules (Les ensorcelés) ou d’un scénariste aux ambitions brisées (Sunset Boulevard, Barton Fink).

C’est donc à travers le regard d’un jeune Art director (le titre de Production designer n’apparaît qu’en 1939, créé à l’occasion d’Autant en emporte le vent), que le film dresse un portrait cruel de la faune hollywoodienne, ses losers, ses parasites, et de l’aliénation des masses par une machine à rêves alors au sommet de sa puissance (l’action a lieu en 1938).

Pour recréer le Los Angeles des années trente, le film se promène dans les lieux devenus mythiques à force de "jouer" au cinéma : le fameux portail du studio avec l’inscription Paramount ; le Grauman’s chinese theater qui accueille les grandes premières ; les maisonnettes hispanisantes semblables à celles de Chinatown ou L.A Confidential, la Ennis Brown House de Frank Lloyd Wright, vue entre autre dans Blade runner.

Surtout, on assiste à l’élaboration des décors dans la grande tradition de l’époque : le prestigieux Art director en chef du studio régnant sur une équipe d’assistants salariés à l’année, le jeune héros (interprété par William Atherton) dessinant les esquisses pour une superproduction sur Napoléon, l’ambiance frénétique sur les immenses plateaux.
On voit même un décor de champ de bataille s’effondrer en plein tournage sous le poids des figurants ! Belle façon d’illustrer la démesure de l’ambition humaine et la fragilité des faux-semblants.

Le finale, moins apocalyptique que celui du roman de Nathanael West (The day of the locust), est une allégorie, peut-être du fascisme qui sévit au même moment en Allemagne. Si le symbolisme est un peu lourd, reste une critique virulente du rêve américain, produite à grand frais par la Paramount elle-même (quel grand studio s’y risquerait aujourd’hui ?) et réalisée par le britannique John Schlesinger.

C’était quelques années après son Midnight cowboy (autre descente aux enfers pour un jeune héros plein d’ambition) et juste avant son thriller new-yorkais, Marathon man.
Le -vrai- décorateur du film est Richard MacDonald. Comme Schlesinger, il a débuté dans le cinéma anglais du début des années soixante (nombreux films avec Joseph Losey), avant de céder lui aussi aux sirènes d’Hollywood.


Lire aussi les autres actualités pour A voir, à lire, à écouter

 

Le cinéma a son réseau social

A voir, à lire, à écouter | 15/06/2011

News letter du “film français” du 14/06 Fort de la première collection mondiale d’extraits de films en streaming, le site Vodkaster.com enrichit son (...) Lire la suite

À propos de FERDINAND

A voir, à lire, à écouter | 07/03/2011

Je m’appelle Ferdinand, artisan sculpteur, J’ai le sentiment depuis le 27 décembre 1999, Que les Indiens avaient raison ; Le vrai visage d’un arbre (...) Lire la suite

Et vive la récup !!

A voir, à lire, à écouter | 04/02/2011

Pour les amoureux des pratiques écologiques ci-joint deux adresses de site qui peuvent proposer quelques solutions alternatives (...) Lire la suite

La 3D à tous les étages

A voir, à lire, à écouter | 11/01/2011

Dans le cadre du Salon des Professionnels du Film, à l’occasion de la nocturne du mardi 25 janvier, IDIFF accueille la première présentation (...) Lire la suite

MOEBIUS > TRANS-FORME

A voir, à lire, à écouter | 11/01/2011

Du 12 octobre 2010 au 13 mars 2011, la Fondation Cartier pour l’art contemporain présente MŒBIUS-TRANSE-FORME, la première grande exposition (...) Lire la suite

1 | ... | 203 | 204 | 205 | 206 | 207 | 208 | 209 | 210 | 211 | 212

ADC

Association des décoratrices et décorateurs de cinéma

Siège : ADC ℅ CST 22/24, avenue de Saint-Ouen 75018 PARIS

Mentions légales

© ADCINE tous droits réservés

Design: Porte-voix.com  Benoit Godde / Réalisation : Akilia.net