La société spécialisée dans la post-production pour le cinéma et la télévision a été placée jeudi 3 novembre en redressement judiciaire, devant le tribunal de commerce de Nanterre.
Les sociétés Quinta Industries, ainsi que ses filiales à 100% le laboratoire LTC et la société Scanlab (post-production numérique) sont entrées depuis aujourd’hui en phase de redressement judiciaire avec une période d’observation de six mois.
Quinta industries, détenue à 83% par Tarak Ben Ammar et à 17% par Technicolor, est en cessation de paiement depuis le 1er septembre et les salaires d’octobre n’ont pas pu être payés, rapporte l’AFP de source judiciaire. Un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) devrait être présenté d’ici deux mois aux 182 salariés des trois sociétés.
Les difficultés financières des trois sociétés sont liées notamment au déclin de l’activité photochimique, qui a accéléré sa chute à partir du 2e semestre 2010.
"Le processus de numérisation des salles de cinéma s’est anormalement accéléré sur le marché français au cours des derniers mois, entraînant ainsi une réduction accrue des activités photochimiques, nous commente Tarak Ben Ammar. Ce redressement judiciaire est aussi la suite logique du rejet par le Conseil de la Concurrence en 2008 de notre offre de fusionner LTC aux laboratoires Eclair (dont il est actionnaire à 43%), poursuit l’homme d’affaires. Et cela notamment parce que les prévisions des pouvoirs publics tablaient sur un arrêt du photochimique en 2014. Or cette activité prendra fin dés 2012. Ce refus a poussé les laboratoires GTC à la liquidation, Eclair a été placé en procédure de sauvegarde en 2009 et aujourd’hui c’est au tour de LTC d’être placé malheureusement en redressement judiciaire. Mais autorités publiques ont réalisé ce dérapage en mettant en place notamment le plan numérisation (issu du Grand emprunt, ndlr)."
LTC, Scanlab et Quinta ont ainsi "anticipé ces mutations technologiques en orientant leurs activités vers la numérisation des oeuvres", "la montée en charge de ces activités ont fait apparaître d’importants besoins financiers".
Mais "les banques ont été extrêmement réticentes et il a été vu la conjoncture économique impossible de trouver un euros dans les délais malgré la proposition de mettre en vente l’actif immobilier de LTC estimé à 13M€ " concède le patron de Quinta.
Il compte maintenant négocier cette période de transition en démarrant dés le mois de décembre la numérisation de son catalogue, qui compte 500 films.
Il précise par ailleurs que les trois sociétés n’affichent aucune dettes bancaires. En 2010, le chiffre d’affaire de LTC s’est élevé à 32 millions d’euros, celui de Quinta à 6,6 millions d’euros et celui de Scanlab à 6,3 millions d’euros.
Le film français
Sarah DROUHAUD