Dans " Le Film Français“ du 15 Janvier, on trouve ce bilan d’Unifrance sur l’exploitation des films français à l’étranger :
Unifrance : une déception en demi-teinte
Vendredi, 15 Janvier 2010 16:02
L’institution de promotion du cinéma français à l’étranger a communiqué ses chiffres annuels dans le cadre de ses traditionnels Rendez-Vous. La fréquentation des films français hors de ses frontières s’élève pour l’année 2009 à 66 millions d’entrées, soit une baisse de 22% par rapport à 2008, quand de nombreuses productions françaises d’expression anglaise avaient dopé les chiffres...
La fréquentation des films français à l’étranger a été moins bonne en 2009 qu’en 2008 mais reste supérieure à la moyenne des dix dernières années. Exposant ces résultats, Antoine de Clermont-Tonnerre, président d’Unifrance, a déploré les effets d’une crise économiques mondiale qui n’a pas épargné le secteur du cinéma, accentuant les difficultés d’accès au crédit et entraînant la fermeture de salles partout dans le monde.
Il a cependant souligné que la performance des films français à l’étranger en 2009 est due à une très grande diversité de films, signe de la vitalité de la production nationale, alors que quatre films trustaient le haut des tableaux un an plus tôt. Toutefois, M. de Clermont-Tonnerre a publiquement fait part "d’une baisse de l’investissement global très préoccupante. Si ces chiffres se confirment, cela ne pourra qu’avoir des effets négatifs à l’export" (cf. lefilmfrancais.com).
Egalement inquiet de ces chiffres, Eric Neve, de la commission des producteurs, considère 2009 comme une année "en demi-teinte" puisqu’il se réjouit des 200 millions d’entrées de la fréquentation en France, "socle de notre cinéma", et de la présence de nombreux premiers et deuxièmes films, signe du renouvellement des talents.
Eric Lagesse, du comité économique (exportateurs), considère pour sa part que le durcissement du marché n’est pas nouveau et que l’accès aux salles est difficile depuis une demi-douzaine d’années. Pour lui, 2009 "restera comme une année puriste" puisqu’elle reflète la performance des films francophones. Il espère que Coco avant Chanel, Entre les murs, Séraphine et Bienvenue chez les Ch’tis auront permis de ressusciter le désir des spectateurs étrangers de voir des films français. Il a par ailleurs souligné le savoir-faire de l’exportation française qui entraîne nombre d’acteurs de ce secteur à exporter des films étrangers.
Faisant part de la vivacité des talents français, Tonie Marshall, du comité artistique, a indiqué qu’Unifrance tenterait d’encourager les réalisateurs français sélectionnés dans des festivals internationaux à avoir un rôle de passeur en montrant les films français non-vendus en dehors de nos frontières.
Olivier Berlemont, du comité courts métrages, a également mis en avant la grande vitalité de cette production française des plus présente à l’internationale, souvent sélectionnée dans des festivals de renom.
Traçant les perspectives pour l’année 2010, Régine Hatchondo, Dg d’Unifrance, a déclaré que les événements organisés à l’étranger seraient désormais thématisés : ainsi, le Festival de Tokyo, en avril, proposera des films autour de L’amour à la française. L’institution souhaite aussi intensifier les "leçons de cinéma". Elle envisage d’organiser une manifestation au Kazakstan et de réitérer le Festival Viêtnamien qui n’a pas eu lieu en 2009.
Afin de faire connaître le cinéma français dans les endroits non-équipés en salles, un festival sur internet est par ailleurs sur le point d’être créé. Il proposerait, dès l’automne, une quinzaine de longs et une vingtaine de courts aux internautes du monde entier, en streaming, au prix de 2 € par séance.
ALB