le film français news letter du 08/04
L’Observatoire de la Production Audiovisuelle et Cinématographique en Île-de-France a publié le 5 avril sa sixième étude sur l’état de l’emploi lié à ce secteur dans la région. L’un de ses auteurs, Olivier-René Veillon, directeur de la Commission du Film d’Île-de-France, revient sur les conclusions phares de cette enquête.
Dans les points clefs de votre étude, que vous avez rédigée avec Philippe Degardin (Directeur des études du Groupe Audiens), on retient que le Crédit d’impôt international et la politique d’accueil de la région ont permis d’amortir la baisse de régime de la production cinématographique et audiovisuelle nationale.
C’est vrai. Avec des spécificités notables. Ainsi le dessin animé Moi, moche et méchant, soutenu par le Crédit d’Impôt international a marqué le début de prestations majeures dans le numérique et de la 3D. Ce film a ouvert un nouveau champ grâce à la qualité de l’offre artistique dans la région associée au Crédit d’Impôt. Un tandem très efficace. On le voit d’ailleurs sur 2010 ou la moitié des projets crédits d’impôts sont liés à la création numérique ou à la 3D. Ce qui n’était pas du tout anticipé par les pouvoirs publics.
Autre enseignement de l’étude, on reste encore très surpris par l’extrême atomisation du secteur ?
C’est une tradition et une spécificité française. Nous avons 1500 sociétés de production de cinéma répertoriées en Ile de France pour 261 longs-métrages produits. Cette atomisation a une vertu, c’est la grande variété d’initiative et de projets dans la production de longs. Et une faiblesse. Nous n’avons pas assez de sociétés qui ont un poids comparable à ce que l’on peut trouver en Amérique ou en Europe.
Quelles tendances voyez-vous se dessiner pour 2011 pour les tournages en Ile -de- France ?
Le facteur favorable sera la poursuite de la croissance de l’activité internationale dans la continuité 2010. Soit une vitesse de croisière d’une centaine de millions d’euros chaque année. La faiblesse est en revanche le plafonnement du crédit d’impôt national dans un environnement ou la concurrence est importante. Il y a par exemple un effet d’aubaine du tax shleter en Belgique dans la mesure ou il s’appuie sur la production française. Le CNC en est bien conscient et on doit être attentif à ce que nos dispositifs de soutien soit aussi incitatifs qu’ailleurs. Une étude du CNC a d’ailleurs souligné le fait que pour un euro de crédit d’impôt il y avait trois euros de recettes fiscales associées.
Francoispier PELINARD-LAMBERT