C’est avec stupeur que nous apprenons le décès brutal de Nicolas Contré, accessoiriste de plateau depuis une quinzaine d’années.
Comme beaucoup d’entre nous, il s’immergeait totalement dans son métier, qu’il exerçait avec une passion et un talent rares.
Homme d’expérience et de clairvoyance, il a toujours été soucieux de fournir au film le meilleur.
Déployant toute son imagination, et ses savoirs faire, au service du scénario avec une grande aisance et une pratique parfaite du plateau et de la face..
Epicurien, il aimait cuisiner et tester les recettes qu’il ferait manger aux comédiens, pour les scènes du lendemain. C’était l’occasion de diners raffinés, soignant la présentation, il partageait ses doutes et ses convictions avec une joie et un appétit communicatif.
Collègue impliqué, ami loyal, camarade toujours prêt, il savait, avec un humour parfois décapant, transmettre son enthousiasme et sa bonne humeur à toute l’équipe.
Nous n’oublierons pas son rire, ni son énergie inépuisable.
Le cinéma dévore ses enfants, avec des métiers ou la demi mesure n’a pas cours. Nicolas le savait aussi, et pourtant souhaitait vivre entre la passion du projet à venir, et l’angoisse du projet qui ne vient pas.
C’est dans cette fameuse intermittence, c’est dans ces changements brutaux de régime, que la santé des « gens de cinéma » est bien souvent mise à mal.
Flirtant souvent avec les limites, anesthésié des pressions de toutes natures, les risques se multiplient et décuplent.
Une réalité sans doute universelle qui prends là une acuité particulière, ou l’on se dépasse souvent pour la fierté d’un travail accompli au mieux, dans des conditions de plus en plus difficiles.
Boulimique, comme nous le sommes souvent, insatiable, comme nous le sommes parfois, Nicolas appartenait bien à cette famille, à cette espèce exigeante que sont les « gens de cinéma » qui trouvent là leur équilibre...
Ceux qui l’ont connu s’associeront, pour une immense pensée vers Léa et Victor, ses enfants, qui dans nos rangs, ont une grande famille bienveillante qui partage humblement leur infini désarroi, leur chagrin et leur tristesse.