La Commission européenne a adopté ce jeudi les nouvelles règles sur les aides publiques au cinéma et l’audiovisuel. Très inquiet, le monde du cinéma peut souffler, puisque les nouvelles mesures "maintiennent et sécurisent" le système français. C’est un véritable malaise qui s’était installé entre le cinéma français et la Commission européenne. Des tensions qui ne s’apaisaient pas, poussant les professionnels du métier à parfois se demander si le cinéma était "eurocompatible" ?
Ce jeudi, le malaise va sans doute se dissiper. La Commission européenne a adopté. des nouvelles règles sur les aides publiques au cinéma et l’audiovisuel, qui "maintiennent et sécurisent" le système français. "Une victoire majeure", a salué Aurélie Filippetti, la ministre de la Culture.
Révision d’un dispositif mis en place en 2001 Initialement, il s’agissait pour Bruxelles d’examiner une série de mesures mises en places en 2001, qui arrivaient à expiration en 2013. L’objectif était de revoir le modèle de financement du cinéma européen et français. Et notamment le cadre de contrôle des aides publiques apportées aux budgets des films.
Annoncée en avril, cette réforme avait créé la polémique dans l’industrie cinématographique française. Le collège des commissaires européens a donc été à l’écoute, puisque ses ambitions de réforme ont clairement été revues à la baisse.
Oui à la territorialisation des aides Point essentiel du texte de la Commission européenne : il maintient l’autorisation pour les collectivités qui accordent des aides, quel qu’en soit le montant, d’exiger qu’au moins 50% du budget du film soit dépensé sur leur territoire, et jusqu’à 80% selon le montant des subventions, conformément à ce que prévoit le système français.
La Commission voulait encadrer plus strictement le principe de territorialité, et faire en sorte que les producteurs puissent à l’avenir ne plus être obligées de dépenser autant sur le territoire ayant soutenu le film. Mais étant donné que le montant de ces aides représentent en moyenne 10% du budget des fllms, le sujet a soulevé une levée de boucliers chez les professionnels du cinéma.
Le CNC (Centre national du Cinéma) avait calculé que les délocalisations de tournages qu’aurait pu entraîner le texte menaçait 10.000 à 16.000 emplois. "Ce n’était pas gagné d’avance, nous avons réussi à convaincre la Commission et modifier profondément le texte initial. C’est un grand sujet de réjouissance et un enjeu majeur pour la diversité", a affirmé Aurélie Filippetti. Une nouvelle victoire après celle sur l’exception culturelle française, il y a quelques mois.