Sans la France, le formidable film de l’Anglais Danny Boyle Slumdog Millionaire n’existerait pas. Depuis Trainspotting, Danny Boyle a la carte. Mais sur le papier, son dernier film, réalisé en Inde avec des acteurs hindis inconnus, avait laissé froid tous les producteurs. Tous, sauf Pathé. Aujourd’hui, parce que Pathé a décidé d’investir 8 millions d’euros dans l’aventure, Slumdog Millionaire pourrait devenir l’un des films les plus cités dans la course aux Oscars.
Cet exemple n’est pas un cas isolé. La plupart des grands films anglais sont financés avec des capitaux français. La faute à une production britannique sinistrée depuis de nombreuses années, qui a obligé messieurs les Anglais à se tourner vers l’étranger. Le plus important partenariat s’est conclu avec Pathé. L’entreprise de Jérôme Seydoux, qui a financé le récent The Duchess (avec Keira Knightley), suit aussi depuis plusieurs années Stephen Frears (Mrs Henderson, The Queen ), qui vient de terminer en France une nouvelle adaptation du roman Chéri, de Colette. Pathé produira aussi Jane Campion, réalisatrice néo-zélandaise de La Leçon de piano (Palme d’or à Cannes), mais dont le prochain film, consacré au poète John Keats, est un projet exclusivement britannique.
Un seul studio Il en va de même avec Ken Loach, souvent financé en partie par Pathé, et dont le prochain film, qui tourne autour du footballeur Eric Cantona (Looking for Eric ), est cette fois piloté par le distributeur français Wild Bunch et le producteur habituel d’Arnaud Desplechin, Why Not. Source : www.lepoint.fr-François-Guillaume Lorrain-le 23/02/2009.
Le seul vrai studio britannique est Working Title, spécialisé dans la comédie, et à qui l’on doit les Bridget Jones et Quatre mariages et un enterrement . Mais cette petite major a elle aussi signé un partenariat avec la France, en l’occurrence StudioCanal. C’est ainsi que les prochains films de Paul Greengrass (le réalisateur des Jason Bourne ) de Kevin MacDonald (Le Dernier Roi d’Écosse ) ou de Joe Wright (Expiation ) seront soutenus par la compagnie française, partenaire de longue date d’un autre auteur majeur du cinéma anglais, Mike Leigh. Si le cinéma anglais existe encore, il le doit en partie à la France, qui, certes, y trouve aussi son compte.