LE BILAN DE LA FICAM SUR LES DÉLOCALISATIONS EN 2015
Dans sa newsletter, la revue
Ecran Total revenait sur le rapport annuel de la
Ficam sur les films français tournés à l’étranger, pour des raisons qui n’ont rien à voir avec leurs scénarios !
Au cours de l’année dernière, La Ficam (Fédération des industries du cinéma, de l’audiovisuel et du multimédia) avait à plusieurs reprises alerté sur le phénomène.
Les conclusions de son bilan confirment ses craintes : la croissance de la production de longs métrages s’est accompagnée d’une forte augmentation de la délocalisation des films, à gros budgets notamment.
3 productions sur 4 de plus de 10 M€ ont été délocalisées en 2015 !
Le renforcement des crédits d’impôt, récemment adopté, permettra-t-il d’inverser cette tendance en 2016 ? La Ficam l’espère, le bénéfice de cette croissance profiterait ainsi à nos industries techniques de tournage et de postproduction.
« En 2015, la production de longs métrages d’initiative française (hors animation et documentaires) atteint le niveau record de 189 projets mis en production contre 148 en 2014.
Le nombre de semaines de tournage augmente de 29%, les montants investis progressant quant à eux de 56% entre 2014 et 2015.
Cette forte croissance est principalement portée par les films de plus de 10 M€, deux fois plus nombreux qu’en 2014. Alors que 36% des productions de longs métrages (en semaines de tournage) sont délocalisées (+14 points versus 2014), la Ficam pointe que les productions supérieures à 10 M€ révèlent un taux encore jamais atteint de 74%.
Parmi les 4 films de l’année à plus de 20 M€ de budget, 3 sont quasi entièrement délocalisés (Les Visiteurs 3, The Lake, HHhH) et un (L’Odyssée) voit la totalité de ses travaux d’effets visuels réalisée à l’étranger.
La Ficam note un taux de délocalisation de 40% pour les films de 7 à 10 M€ de budget en 2015. Le volume des dépenses françaises affectées aux industries techniques progresse de 15%, bien loin des 56% de progression de l’investissement global dans le cinéma en 2015.
Enfin, les prestations d’effets visuels franchissent un nouveau cap de délocalisation en atteignant un taux de 60% sur la période, impactant lourdement l’emploi de cette filière pourtant reconnue dans le monde entier. »
(Ecran Total, newsletter du 2 février 2016)
Détail du Baromètre de l’Observatoire métiers et marchés ayant permis d’établir le bilan de l’année 2015, document librement disponible en ligne.