UGLY
de ANURAG KASHYAP
(Inde, 2013)

En salles depuis le 28 mai

Tous les mois, un film étranger à voir aussi pour ses décors.
Le décor du polar indien Ugly, c’est le Bombay de la rue, celui des immeubles délabrés et des sous-sols éclairés au néon.
Plutôt que l’imagerie colorée et exotique de Bollywood ou même de Slumdog millionnaire, l’atmosphère oppressante d’une jungle urbaine, dehors comme dedans.
Les rues sont un labyrinthe grouillant de fourmis humaines; les intérieurs jouent sur le confinement de l’espace, la décrépitude des lieux et les signes de l’ambition sociale (voir l’utilisation des téléphones portables, omniprésents).

En 2012, Anurag Kashyap réalisait Gangs of Wasseypur, une saga de 5 heures sur une guerre de clans saluée pour sa mise en scène vigoureuse et inventive.
Il réussit avec Ugly (2h06) un thriller haletant, et parfois hilarant, autour du kidnapping d’une fillette. Le narration nous balade de suspect en suspect à travers plusieurs personnages à double face : policiers, parents de la victime, indics...la corruption règne à tous les étages.

Bien plus qu’un simple polar, Kashyap montre une petite bourgeoisie urbaine pervertie par le cynisme et l’argent. S’inspirant d’un fait divers, il dénonce le patriarcat tout-puissant, le patriarcat tout-puissant et l’absence de moralité qui gangrennent la société indienne.

«Film choral peuplé de losers, de tyrans, de faibles, tour à tour cruels, égocentriques et manipulateurs, ce portrait au vitriol d’une Inde d’aujourd’hui est actuellement devant les tribunaux indiens et se bat contre la censure». (DP Happiness distribution)

Présenté à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes 2013, Ugly a obtenu le Prix du Jury au Festival de Deauville en 2014.

© Dar Montion pictures Phantom films