Association des décoratrices et décorateurs de cinéma

La majorité des films Français sont déficitaires !

Actualités professionnelles | 23/10/2008

Une étude, encore confidentielle, du Centre d’économie industrielle de l’Ecole des mines de Paris fait apparaître que l’immense majorité des films français ne sont pas rentables. Les auteurs ont passé au crible les 162 films français produits en 2005. Ils ont pris en compte leur exploitation pendant deux ans : salles, vidéo, chaînes de télévision cryptées et en clair, ventes à l’étranger. Seuls 15 longs métrages ont recouvré leurs dépenses de production et de distribution. Seuls 12 % des films étudiés sont rentables.

Cette étude, réalisée par Olivier Bomsel et Cécile Chamaret et financée par l’Agence nationale de la recherche, confirme celle de 1996, qui montrait que seuls 15 % des films gagnaient de l’argent. Un constat si navrant que les pouvoirs publics n’avaient plus renouvelé l’exercice.

Les recettes des 162 films de 2005 s’élèvent à 475 millions d’euros pour un investissement de 872 millions. Le déficit d’au moins 36 % des dépenses engagées est financé par les acteurs privés (comme les chaînes de télévision) et par les contribuables (redevance, crédit d’impôt, aides régionales, etc.).

Ces chiffres cachent d’extrêmes disparités : les 15 films bénéficiaires totalisent des recettes comprises entre 167 et 250 millions d’euros pour un investissement de 125 millions d’euros. Les films chers sont ceux qui s’avèrent le plus souvent rentables : 19,3 % des films de plus de 7 millions le sont, 11,6 % pour les films moyens (3-7 millions d’euros de budget), 3,9 % pour les petits (1 à 3 millions d’euros) et aucun pour les moins de 1 million d’euros. Mais certains films chers peuvent aussi provoquer des pertes abyssales.

LE RÔLE DE LA TÉLÉVISION

L’étude pointe où va majoritairement l’argent gagné : "Compte tenu des risques forts de l’industrie et du taux de succès supérieur des films chers, plus la filière est subventionnée (...), plus les bénéfices sont capturés par des acteurs privés échappant aux obligations d’investissement." Ce sont donc les producteurs intégrés aux réseaux d’exploitation des salles, comme UGC, Pathé, Gaumont, ou MK2 qui profitent le plus des succès et de la mutualisation des pertes.

Le sort des petits films (budget inférieur à 3 millions) est préoccupant : ils ne parviennent presque jamais à couvrir, par les recettes en salles, leur investissement de mise sur le marché. Au point que les auteurs se demandent si ce type de film a encore sa place en salles et s’il ne faudrait pas les réorienter vers la télévision.

Ce sont d’ailleurs les télévisions cryptées comme Canal Plus qui constituent la principale source de revenus des films français (51 %), loin devant les salles (38 %), l’exportation (6 %), les chaînes en clair (3 %) ou les DVD (2 %). Pour les films de moins de 7 millions d’euros, la télévision cryptée représente même 60 % des recettes. Pour les films américains, c’est le contraire : 53 % des revenus viennent de l’exportation, 25 % de la vidéo, 11 % des salles et 10 % des télévisions.

L’étude remet en cause le principe - réglementé - de ce qu’on appelle la chronologie des médias : imposer un délai d’exploitation d’un film dans les différents supports (salle, DVD, télévision, etc.) : "Il n’y a pas de raison pour que des films peu valorisés en salles soient pénalisés par une réglementation qui cible les grands succès."

A l’arrivée, les chiffres exposés et les mécanismes décryptés expliquent clairement le malaise du cinéma d’auteur en France.
Nicole Vulser
Article paru dans l’édition du 05.10.08.


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