Association des décoratrices et décorateurs de cinéma

le compte rendu de la réunion Ecoprod !

Que font-ils d'autre ? | 24/02/2011

COMPTE RENDU
Réunion du 3 février 2011 - 9H00

I- Intégration de pratiques environnementales

1- Objectif

Echanges entre les professionnels de la filière et les équipes d’Ecoprod® autour de la définition d’actions pouvant composer une démarche éco-responsable dans la production audiovisuelle.

2- Enjeu

Instaurer un dialogue pour :
- réaliser un état des lieux des actions environnementales pratiquées sur le terrain par les professionnels
- valider l’intérêt des actions proposées par Ecoprod®, en terme de pertinence d’une part et de facilité de mise en œuvre d’autre part.

3 – Avertissement

Il est rappelé ici, grâce aux professionnels, l’importance des critères et des objectifs artistiques dans les choix opérés par les équipes de production dans la mise en œuvre du projet de production.
Par conséquent, l’angle environnemental doit être considéré comme un nouvel éclairage et une nouvelle source d’information dans la prise de décision.
Les actions proposées ici doivent donc être mises en œuvre selon les ambitions mais également les possibilités posées par le cadre artistique – tout en rappelant les potentiels de gains financiers liés à une approche environnementale intégrée.

Par ailleurs, certaines actions peuvent apparaître comme évidentes car intéressantes au niveau financier : si c’est bien le cas, elles pourront alors être considérées comme « actions socles » (actions de base obligatoire) de la démarche volontaire proposée par Ecoprod®.

II- Actions environnementales envisageables sur les Tournages

Sont résumés ici les échanges sur la liste des actions proposées par Ecoprod® aux professionnels de la production audiovisuel : examen de leur pertinence technique, de leur faisabilité, de leur intérêt au regard notamment de la mise en oeuvre actuelle des pratiques recommandées.

Précision : le périmètre « structures pérennes », qui comprend les actions pouvant être mises en œuvre pour des activités tertiaire (« de bureau »), n’ont volontairement pas été traitées. Elles sont pour la plupart reconnues et ne nécessitent pas, en première approche, de validation de la part des professionnels. Les actions abordées au cours des échanges concernent principalement le tournage.

1 – Management

a) Sensibilisation des collaborateurs
Action tout à fait nécessaire.
Plus value possible d’Ecoprod® : proposer un portfolio d’outils de sensibilisation aux productions.
Action à mettre en lien avec l’action suivante « signalétique », qui propose un développement graphique adapté aux tournages.

b) Signalétique environnementale
C’est une bonne idée, reconnue (parallèle avec la sécurité). Ecoprod pourrait développer ce type d’outil (en les signant) et en les mettant à disposition dans le portfolio précédemment cité.

c) Nomination d’un responsable de suivi
Dans le cas d’une production relativement importante, ce sont aux responsables « métiers » (chef costume, chef décor, chef éclairage…) de s’assurer de la bonne exécution des consignes données par le producteur (à qui ils peuvent rapporter les bilans éventuels).
Dans le cas de petites productions, c’est le producteur qui est en charge de ce suivi.
On rappelle ici l’importance du donneur d’ordre qu’est le producteur.

d) Indicateurs environnementaux
Les indicateurs sont complexes à élaborer, mais permettent d’opérer un suivi des impacts environnementaux. A conserver dans la liste des actions à proposer dans la démarche, mais niveau de difficulté élevé.

e) Carbon’Clap®
Action obligatoire, la réalisation d’une évaluation carbone représente à la fois une action d’état de lieu et de sensibilisation.

f) Bilan final
A proposer, mais difficulté liée à la définition d’indicateurs environnementaux (cf point plus haut).

2 – Energie

a) Variateur entre 2 scènes
Peu d’intérêt pour l’usage d’un tel variateur ? A confirmer.

b) Usage d’un réflecteur pour usage de la lumière naturelle
Il s’agit avant tout d’un choix artistique sur lequel il est difficile d’influer, mais action positive en terme de gain énergétique (et financier).

c) Utilisation de lampes LED& HMI
L’utilisation de ces lampes s’effectue déjà lorsque c’est possible. Une généralisation reste toutefois souhaitable.
Précision à apporter sur les usages respectifs et l’état du marché en terme d’utilisation.

d) Utilisation de tubes fluo pour l’ambiance
Distinction entre les tournages classiques et les plateaux télévision. L’utilisation de ces tubes est en particulier d’intérêt pour le second type de production.

e) Eclairage de service
Des progrès peuvent être réalisés pour utiliser des éclairages moins consommateurs, en particulier pour les plateaux.
Préciser le type d’éclairage le plus fréquent et les éclairages les plus performants actuellement.

f) La climatisation
Elle est utilisée en cas de nécessité lors des tournages ou des plateaux. Toutefois, des recommandations quant à un usage modéré et pertinent (attention aux fuites des circuits frigorigènes !) peuvent être communiquées. Conseil de base.

3) Les moyens matériels

a) Location de mobilier à proximité
Les mobiliers sont créés dans des ateliers à Paris et ensuite transportés sur les lieux de tournage, il n’y a que peu de locations.
(NB : Attention ne pas confondre « décors » = scènes de tournage et « décors » = mobilier).
Confirmer que c’est le cas pour l’ensemble du mobilier – cette action est-elle alors pertinente à conseiller ? A priori non…

b) Réemploi des accessoires
Les accessoires sont loués (comme l’ensemble du matériel d’ailleurs) ou s’ils sont achetés, revendus immédiatement voire donnés. Le réemploi est donc la règle pour l’ensemble des productions : à confirmer. Cette action est donc totalement à exclure ?

c) Choix de matériaux écologiques pour les mobiliers ; choix de bois local et issus de forêts gérées durablement…
Action à conserver, le principal frein étant le coût supérieur de ce type de produits, mais l’ajout de critères environnementaux n’est pas généralisé.
A noter également l’importance du critère artistique.

d) Choix de produits de maquillage écoresponsables et de grand format.
Action à développer, en notant l’autonomie des professionnel(le)s dans les choix opérés. Il faut également que la gamme de produits réponde au besoin (technique et artistique).

e) Les impressions
Un passage à l’acte permanent à ce sujet doit être proposée (réduction de la quantité de papier totale utilisée).
A noter l’importance de l’organisation générale de la rédaction et de la transmission des scripts afin de pouvoir anticiper la préparation des tournages ! Cet aspect organisationnel est également fondamental dans la production audiovisuelle.

f) Location ou emprunt de costumes / accessoires.
La location est la règle. A confirmer. Action peu pertinente à relever où peut-elle être proposée ?

g) Lavages et/ou choix de pressing à mojndre impact.
Des efforts peuvent être réalisés.
Selon possibilités sur place (Laveries, car régie…)

h) Eco-aérosols
Caméras prééquipées de bombonnes de gaz comprimé. Point à préciser ce n’est pas clair pour nous !

4) Moyens Techniques

a) Batteries d’émetteurs HF rechargeables
En voie de généralisation, action à proposer.

b) Alimentation centralisée (récepteur, console…)
En voie de généralisation, action à proposer. Des précisions peuvent-elles être apportées sur ce point : situation actuelle, gains constatés en consommation d’énergie, surcoûts constatés à l’achat ?

c) Indexation par MAM
Conditionné à l’accès Haut débit sur les lieux de tournage, Dégradation de la qualité.
Des précisions doivent être apportées sur le fonctionnement actuel vs cette indexation (quels avantages de l’indexation vs situation actuelle ?)

d) Usage de disques dur et de cartes mémoire
Usages spécifiques selon les demandes et les pratiques des intervenants

e) renouvellement des équipements vidéo
L’ensemble du matériel est loué. Toutefois, la fréquence de renouvellement des équipements proposés est très importante (technologie numérique en évolution permanente) ; un effort doit être réalisé, mais au niveau des loueurs ?

5) Déplacements

a) organisation des moyens de déplacements
Dans le budget déplacement de la production, privilégier l’usage des transports en commun (en particulier train pour les grandes distances) par rapport à la voiture.

b) Location de voitures
Opérer un choix dans les gammes de voitures retenues : petits modèles pour le déplacement de personnes uniquement, autres modèles si besoin de transport de matériel -> choisir les véhicules, dans une gamme donnée, en fonction de l’étiquette énergie (moindre consommation et émissions).

c) Plan de transports en commun
Cela peut faciliter leur usage. Action simple, liée à la sensibilisation.

d) Plan de covoiturage
Dans une production, les équipes se connaissent. Le covoiturage se fait de manière informelle, et surtout par affinités. Concertation et échanges à systématiser.

6) Hôtellerie restauration

a) Grand conditionnement et grands formats alimentaires (réduction des coûts et des déchets)
Pratiques peu répandues et devant faire l’objet d’une préparation.

b) Evaluation juste des quantités
En place pour raisons économiques.

c) Limitation de l’usage de vaisselles jetables et autres emballages alimentaires (catering)
Des progrès à faire, action à relever.

d) Recours à l’hôtellerie de proximité et choix de prestataires engagés dans des démarches environnementales (type « écolabel européen »).
Pratiques ponctuelles, limite de coûts (et également de développement de ces lieux labellisés)

7) Fret

a) Optimisation des chargements des tournées
La rationalité économique amène à optimiser naturellement les chargements. Action considérée comme « de base » ou à ne pas considérer ?

b) Regroupement de matériel
Intervention de la SERNAM, Fret ferroviaire. A préciser, peu clair.

c) Gardiennage de proximité des véhicules de transport
Pratique répandue pour des raisons de coût ?

8) Déchets

a) Dépôt local des déchets (dangereux et non dangereux)
Il est impératif de travailler au bon traitement des déchets dangereux (action très importante : pellicules, lampes…).
Concernant les autres types de déchets non ménagers, il existe des difficultés d’organisation et d’accès aux déchèteries. L’accès à une carte présentant l’implantation de ces dernières est à noter (lien avec la base ADEME « SINOE » ?).
La gestion des eaux usées pose également problème sur les lieux de tournage.

b) Mises en place d’un tri sélectif
Pratiques ponctuelles, qui nécessitent un développement important. Des actions sont à mettre en œuvre sur le plateau ou la zone de tournage (comportementales : bonnes habitudes et techniques : bacs adéquats), mais également vers les collectivités qui gèrent la collecte territoriale des différents types de déchets.

c) déchets électriques et électroniques
Vérifier l’existence d’une filière REP (responsabilité élargie des producteurs) en ce qui concerne le retour des matériels techniques en fin de vie.

d) nettoyage du site après tournage
A priori c’est toujours le cas… ?

III- Remarques d’ordre général (pistes de réflexions pour Ecoprod®)

De manière général, il faut rationaliser les pratiques et les flux (exemple des scénarii tardifs qui impactent sur l’ensemble du tournage) de manière à mieux anticiper.

-  Il existe déjà une conscience et des pratiques environnementales au sein des productions, mais les pratiques sont diffuses et tiennent à des efforts individuels : ni systématiques, ni valorisées, ni confrontées entre elles en vue d’amélioration.

-  Difficultés pour les professionnels de terrain à endosser un rôle de responsable ou de suivi transversal => Implication nécessaire de la société de production en amont, pendant et après le tournage

-  Il serait bénéfique pour tous qu’Ecoprod® obtienne un retour d’expérience sur les bonnes pratiques effectuées dans les autres pays : Allemagne, RU et EU.

-  Les diffuseurs doivent également montrer l’exemple au sein de leurs propres productions et initier la démarche de leur côté.

-  Besoins en formation initiale (écoles de cinéma) et continue (modules pour les professionnels).

-  Effectuer un ciblage des actions selon le type de tournage (cinéma, télévision, publicité)

-  Manque d’informations et de visibilité des matériels, produits, intervenants et prestataires intégrant des avancées environnementales.

-  Nécessité d’élargir la consultation et l’implication à d’autres catégories d’intervenants : Professionnels (Producteurs, Studios, Ateliers, Effets spéciaux), Prestataires,(Fabricants de matériels, Loueurs, Cantiniers), Institutionnels (Ministère de la culture, CNC, CMB, CHSCT, FICAM).


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