dans le Film Français de ce jour :

La fresque historique de Jean-Jacques Annaud sur la découverte du pétrole, dont le tournage, entre la Tunisie et le Qatar, vient de s’achever, recevra-t-elle l’imprimatur du CNC ? Après l’avis (consultatif) négatif rendu en novembre par la commission d’agrément, à laquelle vient de s’ajouter la protestation du Syndicat des travailleurs de la production cinématographique et de télévision (SNTPCT), le Centre a fait faire une analyse juridique avant de rendre sa décision finale dans les prochains jours ou semaines : le dossier est parfaitement conforme au droit du cinéma et du travail.

Le dossier d’agrément de cette coproduction en anglais de près de 40 M€ avec Tahar Rahim, Antonio Banderas et Freida Pinto, avait été présenté à l’automne par Quinta sous la forme d’une coproduction franco-tunisienne avant d’être requalifiée en coproduction franco-italienne, l’accord de coproduction franco-tunisien excluant les films en anglais. La commission d’agrément avait toutefois rendu un avis négatif en novembre.

Le syndicat des travailleurs de la production cinématographique et de télévision (SNTPCT, dirigé par Stéphane Pozderec) a écrit au CNC, en février, reprochant au producteur Tarak Ben Ammar (Quinta) d’avoir embauché les techniciens français sous contrat tunisien et de s’exonérer ainsi du paiement des charges sociales en France. Le tout empêchant les techniciens de faire valoir leurs heures de travail auprès des Assedic pour leur statut d’intermittent du spectacle. Dans Le Parisien daté du 22 mars, Tarak Ben Ammar rejette fermement l’accusation :

"Je me suis conformé à la loi. Je n’avais pas le choix : lorsque vous tournez un film presque exclusivement en Tunisie, vous êtes obligés de faire appel à une société tunisienne. Ensuite, j’ai fait venir entre 30 et 40 des meilleurs techniciens français avec des salaires élevés : entre 2 000 et 3 000 € par semaine en moyenne pendant 25 semaines ! Ils étaient au courant de la législation..."

Le CNC a entendu il y a quelques jours les membres de la commision d’agrément et doit maintenant recevoir le SNTPCT avant de prendre sa décision finale. Rappelons qu’il n’est pas tenu de suivre l’avis de la commission. Il peut agréer le film, avec un abattement maximal sur le soutien.

La sortie d’Or noir par Warner est, quoi qu’il en soit, programmée au 25 novembre.

Sarah DROUHAUD