BAS JAN ADER
Exposition au BAL, Paris 75018
Jusqu’au 25 août 2013.

PAS DE CHUTE SANS GRAVITÉ
Séance de films expérimentaux
Cinéma des cinéastes, Paris 75017
Mardi 4 Juin 2013 à 20h00.

Eloge de la chute au BAL, avec d’une part l’œuvre de Bas Jan Ader (1942-1967), néerlandais immigré en Californie. Photographe, vidéaste et « performing artist », son œuvre est marquée par la disparition, l’échec et la chute. Dans de nombreux films et photographies, il se met en scène sous les traits d’un personnage impassible, placé dans des situations d’un comique absurde, se laissant tombant abandonné sous les effets de la gravité.

Pour Diane Dufour, directrice du BAL, « (…) il s’agit bien ici de prendre la mesure de notre humaine condition. La fragilité de l’action en vient à révéler toute sa dimension existentielle. L’expérience du monde plutôt que son interprétation. L’absurdité du geste qui ne condamne pas, mais remet en question. La rencontre fortuite de Marcel Duchamp avec Buster Keaton....  »
(La mort prématurée de Bas Jan Ader, dans des circonstances inexpliquées au cours d’un voyage sur mer/performance, résonne curieusement avec son œuvre).

En écho aux chutes mises en images par Ader, le Bal propose des projections hors les murs au Cinéma des cinéastes, salle voisine et complice. Pas de chute sans gravité présente (le plus souvent dans leur format d’origine, histoire de retrouver les rayures et le bon vieux grain du 16 mm, disparus avec la perfection numérique) une série de films courts abordant la question de la gravité : l’équilibre, l’effondrement, la chute…
Les noms des artistes/réalisateurs : Flatform, Chris Gallagher, Richard Serra, Jaap Pieters, Peter Miller et Alexander Stewart, Larry Jordan, Stan Vanderbeek.


En fin de séance, l’occasion de revoir un « classique » du cinéma expérimental : Der Lauf Der Dinge , autrement dit : The way things go ou Le cours des choses. Réalisé en 1987 par les artistes suisses Peter Fischli and David Weiss, 30 minutes d’une succession ininterrompue (ou presque) d’objets divers qui vacillent, roulent, tombent, explosent….provoquant une interminable réaction en chaîne du type effet domino.

Dans cette sorte de ready-made géant réalisé dans un entrepôt, dans l’esprit des machines de Tinguely et de leur bazar hétéroclite : pneu, planche de bois, bouteille, etc... le duo suisse fait appel aux éléments : le feu, l’eau, (et avant tout) la loi de la pesanteur. Un spectacle apocalyptique et jubilatoire !

Image tirée de Der Lauf Der Dinge, Fischli and Weiss